Connu pour son esprit novateur, clairvoyant et révolutionnaire, Léonard de Vinci laisse derrière lui une empreinte durable sur la communauté scientifique qui, encore aujourd’hui, continue de puiser son inspiration dans le monde vivant.
Génie précurseur de la Renaissance, Léonard de Vinci demeure, plus de 500 ans après sa mort, l’une des figures historiques les plus connues du grand public. Une renommée qui s’explique avant tout par le caractère visionnaire de ses travaux, tant sur le plan artistique que scientifique.
C’est ce que s’emploie à nous démontrer le chimiste Mathieu Surin dans « Matières vivantes. Créer des matériaux bio-inspirés ». Un adjectif tout choisi pour décrire l’œuvre du peintre italien, dont nombre d’inventions furent directement inspirées du monde vivant. L’exemple le plus célèbre étant certainement celui de l’ornithoptère, planneur que l’ingénieur conçut en tentant de reproduire les ailes d’un oiseau.
Suivant la même méthode, Léonard de Vinci mit également ses connaissances en anatomie et en cinétique à profit pour concevoir des automates. Ainsi, on retrouve dans ses carnets le plan d’un « robot » aux proportions similaires à l’homme de Vitruve, capable non seulement de se mouvoir, mais également d’émettre certains sons grâce à un système de percussion placé dans sa poitrine.
D’après certains témoignages de l’époque, il aurait même réalisé un automate à l’apparence d’un lion, qu’il aurait ensuite offert au roi François Ier.
Une histoire qui dure
Cette pratique consistant à observer le monde vivant pour le répliquer porte un nom : le bio-mimétisme. Présente de tout temps, elle est théorisée pour la première fois par Léonard de Vinci, et aurait par après une influence déterminante sur les générations suivantes de scientifiques.
Au début des années 2000, on verra par ailleurs apparaître une nouvelle mouvance : la bio-inspiration, qui à la différence du bio-mimétisme, ne vise pas à une reproduction pure et simple du vivant, mais au développement de nouvelles structures inspirées de celui-ci.
C’est ainsi qu’aujourd’hui, de nombreux objets de notre quotidien relèvent en fait d’inventions bio-inspirées. Le velcro, par exemple, dont les propriétés adhésives sont inspirées des fleurs de bardanes, ou encore les pansements, inspirés de l’impressionnante résistance des fils d’araignée.
De même, certains scientifiques s’intéressent à présent à la manière dont les végétaux parviennent, au moyen de la photosynthèse, à transformer de l’énergie solaire en énergie chimique, en vue de développer de nouvelles sources d’énergie durables, et respectueuses de notre environnement.
Une méthode innovante, qui n’a certainement pas fini de nous surprendre...
Pour en savoir plus, découvrez « Matières vivantes. Créer des matériaux bio-inspirés », publié aux Éditions universitaires de Mons.